Une Europe en crise ? dossier n°8052, la Documentation photographique, La Documentation française, 2006
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Une Europe en crise ? dossier n°8052, la Documentation photographique, La Documentation française, 2006
Parce qu’elle vient d’augmenter fortement ses importations de gaz naturel en provenance de l’Azerbaïdjan et qu’elle est sur le point de reconnaître à la Géorgie le statut de candidate à l’adhésion, l’UE va se trouver projetée dans les affaires complexes du Caucase. Comment évaluer son rôle à venir, au-delà de la politique européenne de voisinage qu’elle y pratique depuis 2003?
Si le droit pour un seul État membre de bloquer une décision est inscrit dans les traités et est une vieille pratique bruxelloise, les débats récents du Conseil européen, notamment lors de ses réunions de mars et d’octobre 2020 ont mis en évidence des comportements préoccupants.
En France comme en Europe, à force de nier l’existence d’un problème, les partis de gouvernement ont laissé se répandre une vision déformée et xénophobe des migrations qui paralyse aujourd’hui l’action publique.
Ceux qui sont persuadés de la supériorité de notre démocratie ont du mal à reconnaître le dynamisme d’une idéologie qui s’y oppose absolument et qui recueille l’adhésion d’une fraction importante d’une population pourtant issue de systèmes scolaires sécularisés. Il faut tenir compte de cette réalité, car ses conséquences sont préoccupantes. On soulignera ici trois aspects principaux de l’islamisme militant : sa volonté d’entraver l’intégration des musulmans européens, le soutien qu’il apporte indirectement aux idéologies d’extrême droite et son rôle dans les réticences des Européens vis-à-vis des réfugiés.
Passé le temps des joutes électorales, la Turquie est-elle en mesure d’accoucher d’un nationalisme fréquentable, compatible avec celui des autres pays, éventuellement évolutif, qui s’écarterait des dérives actuelles? Quel en serait l’impact sur sa politique étrangère? Et les effets sur ses partenaires occidentaux?
La politique étrangère suivie depuis une dizaine d’années vis-à-vis des Européens a été marquée par un mélange de coopération et d’agressivité. La réélection de Recep Tayyip Erdoğan semble lui offrir une large liberté d’action, mais ne fait pas disparaître les contraintes dont certaines sont au contraire plus marquées aujourd’hui. Une des clés de l’équation sera l’attitude des Européens.
Erdogan exerce trois types de pressions: le veto à l’OTAN, la préparation d’une nouvelle invasion dans le nord de la Syrie et la réactivation des menaces contre la Grèce en mer Égée. En réalité, il ne vise pas seulement la Suède et la Finlande: confronté à des sanctions américaines, il espère obtenir de Washington des réponses positives aux nombreuses demandes formulées en 2021.
L’année 2020 a marqué un tournant entre l’Union européenne et la Turquie. Au-delà de l’épisode tragi-comique du sofagate, les relations sont passées de l’incompréhension à une franche hostilité. Bien qu’un certain apaisement soit apparu après l’élection de Joe Biden, rien ne permet de penser que la Turquie ait renoncé à sa politique expansionniste. En face, il faut considérer avec attention les réactions de l’UE ainsi que de l’OTAN et des États-Unis.
Les récentes déclarations du président Macron concernant la dégradation des relations avec la Turquie ont suscité un certain nombre de controverses dans les médias français qui laissent craindre que l’on ne prenne un peu trop de temps à réaliser la gravité de la menace.
La Turquie aborde une période de trois années sans élection pendant laquelle son président, qui concentre presque tous les pouvoirs, peut agir à sa guise. Le parti islamiste AKP, au pouvoir depuis 2002, a largement instrumentalisé sa politique étrangère à des fins électoralistes. Peut-on s’attendre à des inflexions majeures, compte tenu de l’isolement croissant du gouvernement d’Ankara et de la montée des difficultés économiques?
La politique étrangère turque n’est pas dépourvue de risques pour la Turquie elle-même. Elle en comporte aussi pour l’Europe et le Moyen-Orient. Parmi les composantes de l’action diplomatique en cours, nous distinguerons le rôle personnel d’Erdoğan de ce qui serait un repositionnement géopolitique de la Turquie, susceptible de survivre aux initiatives parfois intempestives de ses dirigeants actuels.
The relationship between Turkey and the European Union has never been easy. It is now affected by the activism of Ankara’s foreign policy, conducted in disregard of international law. Turkey remains, however, an important partner for the EU, as it is still officially a candidate for membership (since 1987) and in the Customs Union (since 1995). It impacts the EU, both in its internal (immigration, trade, other common policies) and external policies (through its gunboat diplomacy against two Member States (Greece and Cyprus) and countries eligible to the European Neighbourhood Policy). Moreover, the impact of the war in Ukraine will affect relations between Brussels and Ankara. In the face of Turkish activism, the EU lacks the capacity to anticipate and react, a problem that concerns not only its relations with Turkey, but its overall neighbourhood and association relations with its periphery.
Parce qu’elle vient d’augmenter fortement ses importations de gaz naturel en provenance de l’Azerbaïdjan et qu’elle est sur le point de reconnaître à la Géorgie le statut de candidate à l’adhésion, l’UE va se trouver projetée dans les affaires complexes du Caucase. Comment évaluer son rôle à venir, au-delà de la politique européenne.
Le blocus récemment infligé au Qatar par l’Arabie saoudite et ses clients émirati et bahreini a surpris par sa vigueur. Si les pauvres travailleurs immigrés sont souvent victimes d’expulsions en bloc, c’est rarement le cas de riches privilégiés comme les Qataris. Les membres du Conseil de coopération du Golfe, pour n’être pas toujours en accord, ne sont pas coutumiers de mesures aussi extrêmes entre eux.
Comme les Polonais au XIXe siècle, les Kurdes ont été divisés en plusieurs États. Entre l’Iran et ses voisins, la frontière remonte au XVIIIe siècle. Les autres limites découlent du traité de Lausanne (1923) et non de l’accord Sykes-Picot. Comme ce dernier, le traité de Sèvres (1920) n’a pas été appliqué : pour les Kurdes il est le seul texte international qui prévoyait une autonomie. Un siècle plus tard, on parle à nouveau de ce « peuple sans État », qui serait en passe d’en obtenir un. Qu’en est-il exactement?
En 2011, Washington et plusieurs capitales européennes ont estimé qu’il était de l’intérêt général de libérer la Syrie de la tyrannie de Bachar el-Assad et de son clan, mais n’ont pas voulu s’en donner les moyens. Cinq années plus tard, l’absence de stratégie politique qui en a résulté apparaît d’une terrifiante inconséquence.
Les articles cités ci-dessous (ainsi que les livres se trouvant dans la rubrique Livres) ont pour objectif d’aider le public francophone à mieux comprendre le problème de Chypre, sur lequel il n’existe pas beaucoup d’informations en langue française.
En tant que fonctionnaire européen, l’auteur a suivi ce problème à travers le processus d’adhésion de Chypre à l’UE, puis de son évolution comme Etat membre. Il ne prend pas parti, mais esquisse les composantes d’une solution en conformité avec le droit international.
Cet article se limite à trois questions concernant Chypre qui interpellent la construction européenne :
Etude en quatre chapitres publiée par le Diploweb
Bien qu’elle ait varié au cours de l’histoire, la valeur stratégique de Chypre n’a pas eu souvent des effets positifs pour ses habitants, en raison des ambitions et des interventions de puissances parfois très éloignées de la région. La situation actuelle découle de traités inégaux imposés à Chypre au moment de son indépendance : le traité de garantie et le traité d’alliance et du maintien des bases détenues en pleine souveraineté par le Royaume-Uni.
Le bassin oriental de la Méditerranée est assez pauvre en eau. Chypre ne fait pas exception, avec des ressources très limitées. À la différence du nord, la zone gouvernementale a réussi à développer un système performant de gestion de ses ressources en eau en équilibre avec la protection de son environnement.
Au cours des années 2010, d’importantes découvertes de gaz naturel ont été effectuées dans le bassin oriental de la Méditerranée et des ressources nouvelles mises en production grâce à des forages en eau profonde. Comme cela fut le cas en mer du Nord dans les années 1970, la gestion de ces découvertes implique un bon niveau de coopération international dans la délimitation des zones économiques exclusives (ZEE), dans la production et l’exportation du gaz.
Une coopération a été obtenue dans le cadre du Eastmed gas forum, mais se heurte aux agressions de la Turquie, qui n’a pas signé la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et conteste les partages de ZEE effectués conformément à cette convention. Comme avec l’eau, la coopération est indispensable pour assurer l’exploitation de ressources essentielles au profit de pays qui en étaient jusqu’à présent très peu pourvus.
Chypre est un État membre de l’UE, le seul à subir une occupation étrangère. En effet, la Turquie en occupe la partie nord, tout en étant officiellement candidate à l’UE... Une situation qui en dit beaucoup sur les insuffisances de l’UE quant à la puissance. Est-il possible d’ouvrir les yeux ? Pour cela il faut savoir et comprendre, puis agir. Nous commençons avec un éclairage qui s’inscrit dans la géopolitique de l’énergie : Pourquoi la guerre du gaz ?
J-F. Drevet présente une réflexion argumentée sur les relations entre centralité et périphéricité de Chypre, et sa valeur stratégique variable. Puis il explique les traités inégaux qui s’y appliquent : traité de garantie, traité d’alliance et les fameuses zones de souveraineté britanniques (ZdS)... que les Etats-Unis apprécient beaucoup, notamment pour leurs stations d’écoute du Moyen-Orient. Découvrez le dessous des cartes d’une île méditerranéenne membre de l’UE mais méconnue.Un document de référence pour comprendre les paramètres géopolitiques de Chypre.
J-F. Drevet éclaire les relations de la Grèce, de la Turquie, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la Russie avec Chypre.
Son impuissance au sujet de Chypre nuit à la crédibilité de l’UE sur d’autres affaires. En effet, ne pas être en mesure de trouver une solution à un problème jugé interne à l’Union disqualifie Bruxelles sur les conflits externes… et l’expose à d’autres formes de chantage. Celles-ci sont en plein essor, notamment en utilisant les pressions migratoires, le cyber, voire le terrorisme. Après avoir construit sa démonstration, J-F Drevet termine cette étude par des suggestions.
Les relations du Maghreb et de l’UE sont ici présentées de façon très complète et précise par Jean-François Drevet. Il présente successivement la chronologie ; la géopolitique des relations Maghreb/UE ; la thématique des coopérations et trois questions transversales : sécurité énergétique, dimension atlantique et saharienne, démocratie. Illustré de 10 tableaux.