Les livres rassemblés sur ce site sont en relation avec mon engagement professionnel et personnel dans la construction européenne, suite à des postes successifs occupés au Ministère français de l’Agriculture (préparation de l’adhésion de l’Espagne et du Portugal de 1983 à 1985), à la DATAR (pour la politique régionale européenne et la gestion des fonds structurels européens de 1985 à 1989), comme fonctionnaire à la Commission européenne de1989 à 2004, (pour un programme de prospective Europe 2000, puis la préparation du grand élargissement de 2004).
Depuis les années 1970, l’Union européenne s'avance vers le Sud. Avec l'adhésion de la Grèce (1981), celle de l'Espagne et du Portugal (janvier 1986), puis de Chypre et de Malte, elle couvre maintenant la quasi-totalité de l'Europe méditerranéenne. Pour un ensemble dont le centre de gravité a longtemps été situé plus au Nord, quelle est la signification de cette extension ? La C.E.E. va-t-elle trouver dans ces pays moins développés de la périphérie une « nouvelle frontière », au sens américain du terme, pour les industries de pointe et les technopoles de l'an 2000 ou bien un fardeau pour ses finances et son économie ? La Communauté, qui a déjà fait des efforts importants pour ses régions méditerranéennes, et notamment pour leur agriculture pourra-t-elle apporter à son Sud le « supplément de croissance » qui conditionne à terme la cohésion de l’UE ?
À cette première interrogation s'en ajoute une seconde ; comment vont évoluer les autres pays méditerranéens (Algérie, Maroc, Tunisie, Turquie...) qui n'appartiennent pas à la C.E.E. et qui se débattent aujourd'hui dans des difficultés grandissantes ? A l'effet déstabilisant de la démographie s'ajoute le va-et-vient des prix du pétrole, qui avantage tantôt les uns, tantôt les autres, et masque les faiblesses structurelles des économies. Or les autorités de Bruxelles, qui mènent dans le groupe A.C.P. (Afrique, Caraïbes, Pacifique) une politique de coopération généralement appréciée, n'apportent à ces pays qu'une aide assez réduite, alors que l'extension de l’UE et de ses normes pèsent négativement sur leur économie et leur commerce extérieur.
En Méditerranée, il n'existait pas jusqu'à présent de limite très nette entre pays développés et non développés. Les élargissements peuvent déboucher demain sur une rupture entre les deux rives, entre ceux qui disposent maintenant du « parapluie » des aides communautaires et les autres, réduits à leurs propres capacités. C'est une nouvelle « frontière », et cette fois au sens classique du terme, qui est en formation si l'Europe ne tient pas davantage compte des impératifs de développement de ses voisins.
En reprenant peu à peu ses dimensions géographiques originelles, le continent européen tout entier s'engage dans un vaste mouvement de « recomposition », qui n'est plus limité à l’UE.
La mise en œuvre de l'Acte unique mobilise les régions qui participent activement à la préparation de la nouvelle Europe « sans frontières», aussi bien du point de vue économique que spatial. Les régions européennes développent leurs relations transfrontalières, pour traiter de leurs problèmes communs ou influencer les politiques nationales et communautaires. Avec le développement de la décentralisation et la relance de la politique nationale d'aménagement du territoire, la France est-elle désormais mieux armée, pour affronter les nouvelles échéances européennes ?
Pour tenter d'apporter des réponses à cette question, l'ouvrage analyse les nouvelles composantes régionales de la construction européenne, la recomposition du territoire européen. Dans quelle mesure cette évolution peut-elle déplacer le « centre de gravité » de l'Europe et affecter la position de la France?
Depuis longtemps, l'aménagement du territoire n'est plus l'ambition de la seule administration de l'État. Les décideurs locaux, élus, fonctionnaires, chefs d'entreprise, syndicats, universitaires, se sont tous impliqués pour valoriser par un effort collectif leur travail de terrain.
L'Europe est devenue une réalité. Ne pas en tenir compte conduit nécessairement à des impasses. Désormais, toute initiative locale qui ne s'inscrit pas dans cette perspective se heurtera à des contraintes nouvelles issues de la coopération européenne, et en particulier aux conséquences des élargissements successifs.
Alors que près du tiers des aides régionales versées en France vient déjà de fonds européens, il est indispensable que les acteurs locaux se positionnent utilement face à cette nouvelle donne. Telle est l'ambition de ce livre.
La construction européenne, qui devait apporter des réponses aux transformations qui se sont intensifiées en Europe depuis la création du marché unique et l'ouverture du Mur de Berlin, n'a pas vraiment avancé depuis le traité de Maastricht.
En dépit des besoins croissants en matière de sécurité intérieure et extérieure, le développement de politiques nouvelles reste un processus aléatoire, comme en témoignent les difficultés rencontrées par :
- l'Union monétaire : ses chances de succès, ses résultats, son évolution possible vers un territoire plus restreint, comme alternative éventuelle à une Union bloquée dans ses progrès par les réticences des uns et les incapacités des autres ;
- les accords de Schengen, comme base possible d'une Europe de la sécurité intérieure, respectant l'équilibre entre l'efficacité d'une coopération fonctionnelle entre les polices et le respect des droits de l'homme ;
- la construction d'une identité européenne de défense, à partir de l'acquis existant de l'OTAN, mais devant s'adapter à la nature nouvelle des problèmes de rétablissement de la paix ;
- la création d'une organisation paneuropéenne de sécurité qui remédie aux insuffisances des organisations actuelles dans la prévention et la gestion des crises.
L'ouvrage analyse ces perspectives dans le cadre de la grande Europe, avec des éclairages sur ses périphéries méditerranéenne (pays du sud et de l'est méditerranéen) et asiatique.
Aucun pays n'a attendu davantage que Chypre son entrée dans l'Union européenne. Car en dépit de tous ses charmes, l'île est toujours divisée par une ligne de démarcation hermétique. En utilisant des témoignages parfois contradictoires, l'auteur s'est d'abord attaché à analyser les origines du conflit. Il s'est ensuite penché sur les événements des années 1963-1974, en particulier sur la séparation tragique de l'été 1974. Il reprend enfin quelques éléments utilisables en vue d'un règlement politique du problème chypriote. L'adhésion permettra-t-elle de trouver une solution à une division qui perdure depuis 1974, en dépit des résolutions des Nations Unies et des négociations menées sous leur égide ? Verra-t-on l'Union européenne réussir là où les grandes puissances ont échoué ? Les espoirs de Chypre seront-ils exaucés et le paradis perdu retrouvé ?
En Europe, l'année 2004 est placée sous le signe de l'élargissement : une opération d'une taille supérieure à toutes les précédentes et qui n'est pas la dernière : la Roumanie et la Bulgarie sont programmées pour 2007 et la Turquie s'impatiente. L'agrandissement de l'Union européenne est devenu un processus continu. Au lieu d'une moyenne de trois pays par décennie (9 pays entre 1973 et 2003), il faut maintenant en intégrer une dizaine (2004) et se préparer à en accueillir d'autres. Après avoir décrit les élargissements antérieurs et leurs enseignements, le présent ouvrage fait une analyse d'ensemble du mouvement en cours : les motivations des nouveaux membres, les réactions des anciens, la méthode de gestion des adhésions. Il fait ensuite le point de la file d'attente qui s'allonge à nouveau la Turquie, les pays balkaniques et d'autres candidats à la candidature, en ex-URSS ou en Méditerranée, qui attendent une occasion favorable pour faire leur demande. Il analyse les conditions de fonctionnement d'une Union élargie à 25 ou 27 Etats membres et ses relations avec ses périphéries méditerranéenne et orientale.
La mise en place d'une politique européenne de réduction des disparités régionales, appelée successivement politique régionale, politique structurelle ou politique de cohésion n'était nullement acquise à l'avance et n'est pas garantie pour l'avenir. Au niveau communautaire comme au niveau national, combattre les écarts de développement par une politique ad hoc, discriminatoire par nature, ne va pas de soi.
Au deuxième rang après la politique agricole, cette politique utilise environ un tiers du budget communautaire. Elle résulte d'un long cheminement méthodologique et d'un débat entre les États membres, qui ont reconnu la nécessité d'exercer de cette manière la solidarité communautaire, à condition qu'elle soit efficace et donc limitée dans le temps. Construite par étapes entre 1975 et 1988, appliquée avec succès depuis cette date dans les États membres méditerranéens, la politique régionale doit maintenant contribuer au rattrapage des pays d'Europe centrale. Par ailleurs, elle est observée favorablement par les grands pays émergents, où le développement économique accentue les tensions sociales et régionales.
Les étudiants, les fonctionnaires et les élus en relation avec les affaires européennes, les responsables des collectivités territoriales, trouveront dans cet ouvrage une information précise sur l'une des politiques de l'Union européenne qui les concerne le plus.
État membre de l'UE, dont 37% du territoire est occupé par un pays tiers, qui y a imposé son armée, sa monnaie et ses ressortissants, Chypre est dans une situation très particulière entre l'Europe et la Turquie. La ligne de cessez-le-feu qui traverse l'île est devenue de facto une des limites externes de l'UE, où la gestion des échanges, la circulation des personnes deviennent une source de complications inextricables. Cette occupation, qui remonte à 1974, est-elle destinée à durer indéfiniment ? Or la négociation d'adhésion ouverte en 2005 est suspendue en raison du refus d'e la Turquie de se conformer à ses obligations, notamment en ce qui concerne Chypre.
En développant ses interventions dans le bassin oriental de la Méditerranée, où les conflits sont anciens et nombreux, l'UE s'efforce de défendre les valeurs qui ont fait son succès dans les autres parties de l'Europe. Dans cette logique, Chypre est à réunifier dans des conditions conformes au droit européen, ce qui implique de trouver une solution à un problème complexe, aussi bien pour l'île que pour son environnement international, et à le faire accepter par toutes les parties en présence.